L'atelier Florence Lemoine a été créé en 2005.
Florence Lemoine découvre le travail du verre en l’an 2000. Après des études secondaires dans le domaine artistique, elle suit un apprentissage en verrerie traditionnelle,et devient compagnon verrier européen. Elle sort diplômée du CERFAV -Centre européen de recherche et de formation aux arts verriers - en 2003. Elle poursuit son activité par une résidence au musée/centre d’art du verre de Carmaux. Elle continue ensuite d’apprendre les savoirs faire spécifiques du verre soufflé en France, en Suède et en Angleterre.
Elle ouvre son premier atelier dans le sud de la france en 2006. Elle s’installe en 2010 dans son atelier actuel en Rhône-Alpes, à Pélussin.
"Je travaille le verre pour son incroyable capacité de transformation, ses qualités plastiques mais aussi le rapport instantané que l’on partage avec ce matériau lorsqu’il est en fusion.
Ma démarche fait corps avec le verre. La matière est mon lien tangible, support à l’expression des beautés visibles et des émotions invisibles qui nourrissent mon imaginaire.
Ressentir, chercher, réfléchir, imaginer, puis travailler la forme et laisser ensuite une part d’inconnu se révéler à travers la forme ou le décor. Faire et laisser faire…
La matière me guide, plus souvent que je ne la contrains, sa dualité si singulière me mène vers des chemins insoupçonnés. "
PRESSE
INTERVIEW
Florence Lemoine, la poésie de la nature
Artisane verrière, Florence Lemoine s’est spécialisée dans la réalisation d’objets de décoration, notamment des luminaires inspirés par les formes de la nature. Rencontre avec une créatrice dont les rêves prennent corps dans un dialogue intime avec la matière.
Qu’est-ce qui vous attire et vous fascine dans le matériau verre ?
Je suis passionnée par ses possibilités infinies. C’est assez vertigineux. Il faut parvenir à trouver une ligne directrice. J’aime le travail de la matière en fusion, le processus créatif plus encore que le résultat final. C’est un corps-à-corps avec la matière, quelque chose d’éminemment physique. Me rendre à l’atelier chaque matin est une véritable gourmandise. J’aime le verre pour ses qualités plastiques, ses capacités de transformation. On peut jouer avec la transparence et l’opacité, des effets de texture qui peuvent créer l’illusion que les objets sont faits d’une autre matière - la pierre, par exemple.
Vous avez été formée au CERFAV (Centre européen de Recherches et de Formation aux Arts verriers) à Vannes-le-Châtel où est implantée, entre autres, la manufacture Daum. Est-ce dès ce moment-là que vous avez décidé de vous consacrer au verre appliqué à la décoration, plutôt qu’à des objets purement utilitaires ?
Je crois que j’ai toujours eu envie de créer des objets de décoration, mais j’ai d’abord tâtonné. Au CERFAV, j’ai appris le travail de la matière, la technique. J’ai commencé à en découvrir, en apprivoiser les possibilités. Mais je ne savais pas encore précisément ce que je pourrais en faire. À l’occasion de stages réalisés dans le cadre de ma formation, j’ai eu l’occasion de rencontrer des verriers. Une fois diplômée en 2003, j’ai travaillé dans différents ateliers et bénéficié d’une résidence au musée-centre d’art du Verre de Carmaux, dans le Tarn. Ensuite, j’ai travaillé pour Fernando Agostino - un immense technicien - et chez Martine Durand Gasselin à Saint-Méloir-des-Ondes, près de Saint-Malo. J’ai complété ma formation par différents stages à l’étranger, en Suède, en Angleterre…
Vous créez des objets, des vases, des luminaires en verre soufflé, inspirés par les formes de la nature. Comment le réel s’invite-t-il dans votre imaginaire ?
Ma principale source d’inspiration est ce que je vois. Je suis fascinée par les merveilles de la nature, végétales, florales, aquatiques. Il y a des choses de l’ordre du sensitif aussi, des émotions, des sensations - celles de la pluie ou du vent, par exemple - que je cherche à traduire par le verre. Je m’inspire du visible et de l’invisible, du tangible et de l’insaisissable. Je suis en connexion avec la matière, je la laisse parler. Je l’écoute. Cela m’aide à donner une certaine grâce à mes objets. Travailler avec le verre est une histoire de dialogue. Et bien souvent, c’est la matière qui me guide.
Lors d’un précédent entretien, vous parliez de « faire et laisser faire ». Quelle part occupe le hasard dans votre processus créatif ?
Avant de me lancer dans la production d’une pièce, je réalise quelques dessins, je fais des essais techniques. Pour voir comment la matière réagit, et surtout, ce que je suis capable de faire avec elle. Ce qui semblait beau sur le papier peut parfois donner un résultat décevant. C’est le dialogue avec le verre qui induit la forme. Je recherche l’inattendu, et l’erreur ou l’accident, parfois, peuvent engendrer de bonnes surprises. Ma collection de luminaires en verre craquelé, par exemple, est née comme cela.
Travaillez-vous selon un principe de collections ?
Oui, avec des petites séries. Mais comme il s’agit d’artisanat, au final, tous les objets sont différents. J’ai envie, de plus en plus, d’aller vers la pièce unique. De m’orienter, aussi, vers de l’artistique pur, en allant au-delà de la dimension décorative. Je rêve de créations plus sculpturales, plus volumineuses. Mais cela prend énormément de temps. J’ai aussi envie de développer des collaborations. J’ai déjà travaillé avec d’autres artisans d’art, et pour des plasticiens. Je partage mon atelier avec une vannière (Tressage pas sage). Ensemble, nous avons conçu une collection de luminaires intitulée « Vannerie verre ». J’aime beaucoup l’idée d’associer nos savoir-faire et nos matériaux respectifs.
Vous avez une vingtaine d’années d’expérience et développé votre clientèle. Comment un artisan verrier parvient-il à se faire connaître ?
C’est une problématique que l’on retrouve chez tous les artisans d’art. On travaille de façon assez solitaire, parfois isolés géographiquement. Je suis souffleuse de verre, mais je m’occupe aussi de l’administratif, de la comptabilité, de l’envoi de dossiers de candidature pour des expositions ou des concours… Les choses se font de façon empirique. Un événement en appelle un autre. En sortant du CERFAV, j’ai commencé par produire des vases, que je vendais sur les marchés. Puis j’ai présenté des objets sur des salons, dans des petites expositions organisées dans des galeries. Petit à petit, j’ai progressé et orienté ma production vers quelque chose qui me ressemblait davantage.
En 2017, vous avez remporté le concours régional (Auvergne-Rhône-Alpes) d’Ateliers d’art de France dans la catégorie Création, pour un luminaire baptisé Affinités, inspiré par la faune marine. Que vous a apporté cette récompense ?
Une belle reconnaissance. Il y a eu des articles dans la presse, une mise en lumière inédite de mon travail. Cela a suscité de la curiosité et généré des ventes. J’ai pu accéder à des expositions de plus en plus prestigieuses. En 2020, ma participation au salon Maison & Objet m’a permis de franchir un nouveau palier, de monter en gamme pour toucher une autre clientèle. Le verre est un matériau qui a un prix, entre le coût de l’énergie et le nombre d’heures passées sur chaque pièce. J’ai aussi pu rencontrer des architectes d’intérieur et des décorateurs qui, aujourd’hui, proposent mes créations à leurs clients.
Vous avez débuté votre carrière au début des années 2000. Avez-vous le sentiment que le regard du public sur le verre a changé ?
Je pense qu’il est davantage reconnu en tant qu’art. Nous vivons une époque où le public me semble plus sensible et réceptif au travail de la main, en attente de belles choses. Mais en France, on est encore très loin d’autres pays comme les États-Unis, où il y a des ateliers de souffleurs de verre partout. Dans notre pays, les galeries d’art spécialisées sont encore rares. Il y a beaucoup de travail à faire pour la reconnaissance des artistes verriers français à l’international. Dans certains esprits, le verre est encore essentiellement rattaché à l’utilitaire. Mais les choses évoluent. La nouvelle génération de verriers le prouve. Quelqu’un comme Jeremy Maxell Wintrebert (JMW Studio), par exemple, a apporté un vrai vent de modernité. Cette vitalité de la jeune scène artistique me donne envie de continuer à contribuer à renouveler l’image que l’on peut avoir du verre.
Propos recueillis par Guillaume Morel
INTERVIEW
Florence Lemoine, la poésie de la nature
Artisane verrière, Florence Lemoine s’est spécialisée dans la réalisation d’objets de décoration, notamment des luminaires inspirés par les formes de la nature. Rencontre avec une créatrice dont les rêves prennent corps dans un dialogue intime avec la matière.
Qu’est-ce qui vous attire et vous fascine dans le matériau verre ?
Je suis passionnée par ses possibilités infinies. C’est assez vertigineux. Il faut parvenir à trouver une ligne directrice. J’aime le travail de la matière en fusion, le processus créatif plus encore que le résultat final. C’est un corps-à-corps avec la matière, quelque chose d’éminemment physique. Me rendre à l’atelier chaque matin est une véritable gourmandise. J’aime le verre pour ses qualités plastiques, ses capacités de transformation. On peut jouer avec la transparence et l’opacité, des effets de texture qui peuvent créer l’illusion que les objets sont faits d’une autre matière - la pierre, par exemple.
Vous avez été formée au CERFAV (Centre européen de Recherches et de Formation aux Arts verriers) à Vannes-le-Châtel où est implantée, entre autres, la manufacture Daum. Est-ce dès ce moment-là que vous avez décidé de vous consacrer au verre appliqué à la décoration, plutôt qu’à des objets purement utilitaires ?
Je crois que j’ai toujours eu envie de créer des objets de décoration, mais j’ai d’abord tâtonné. Au CERFAV, j’ai appris le travail de la matière, la technique. J’ai commencé à en découvrir, en apprivoiser les possibilités. Mais je ne savais pas encore précisément ce que je pourrais en faire. À l’occasion de stages réalisés dans le cadre de ma formation, j’ai eu l’occasion de rencontrer des verriers. Une fois diplômée en 2003, j’ai travaillé dans différents ateliers et bénéficié d’une résidence au musée-centre d’art du Verre de Carmaux, dans le Tarn. Ensuite, j’ai travaillé pour Fernando Agostino - un immense technicien - et chez Martine Durand Gasselin à Saint-Méloir-des-Ondes, près de Saint-Malo. J’ai complété ma formation par différents stages à l’étranger, en Suède, en Angleterre…
Vous créez des objets, des vases, des luminaires en verre soufflé, inspirés par les formes de la nature. Comment le réel s’invite-t-il dans votre imaginaire ?
Ma principale source d’inspiration est ce que je vois. Je suis fascinée par les merveilles de la nature, végétales, florales, aquatiques. Il y a des choses de l’ordre du sensitif aussi, des émotions, des sensations - celles de la pluie ou du vent, par exemple - que je cherche à traduire par le verre. Je m’inspire du visible et de l’invisible, du tangible et de l’insaisissable. Je suis en connexion avec la matière, je la laisse parler. Je l’écoute. Cela m’aide à donner une certaine grâce à mes objets. Travailler avec le verre est une histoire de dialogue. Et bien souvent, c’est la matière qui me guide.
Lors d’un précédent entretien, vous parliez de « faire et laisser faire ». Quelle part occupe le hasard dans votre processus créatif ?
Avant de me lancer dans la production d’une pièce, je réalise quelques dessins, je fais des essais techniques. Pour voir comment la matière réagit, et surtout, ce que je suis capable de faire avec elle. Ce qui semblait beau sur le papier peut parfois donner un résultat décevant. C’est le dialogue avec le verre qui induit la forme. Je recherche l’inattendu, et l’erreur ou l’accident, parfois, peuvent engendrer de bonnes surprises. Ma collection de luminaires en verre craquelé, par exemple, est née comme cela.
Travaillez-vous selon un principe de collections ?
Oui, avec des petites séries. Mais comme il s’agit d’artisanat, au final, tous les objets sont différents. J’ai envie, de plus en plus, d’aller vers la pièce unique. De m’orienter, aussi, vers de l’artistique pur, en allant au-delà de la dimension décorative. Je rêve de créations plus sculpturales, plus volumineuses. Mais cela prend énormément de temps. J’ai aussi envie de développer des collaborations. J’ai déjà travaillé avec d’autres artisans d’art, et pour des plasticiens. Je partage mon atelier avec une vannière (Tressage pas sage). Ensemble, nous avons conçu une collection de luminaires intitulée « Vannerie verre ». J’aime beaucoup l’idée d’associer nos savoir-faire et nos matériaux respectifs.
Vous avez une vingtaine d’années d’expérience et développé votre clientèle. Comment un artisan verrier parvient-il à se faire connaître ?
C’est une problématique que l’on retrouve chez tous les artisans d’art. On travaille de façon assez solitaire, parfois isolés géographiquement. Je suis souffleuse de verre, mais je m’occupe aussi de l’administratif, de la comptabilité, de l’envoi de dossiers de candidature pour des expositions ou des concours… Les choses se font de façon empirique. Un événement en appelle un autre. En sortant du CERFAV, j’ai commencé par produire des vases, que je vendais sur les marchés. Puis j’ai présenté des objets sur des salons, dans des petites expositions organisées dans des galeries. Petit à petit, j’ai progressé et orienté ma production vers quelque chose qui me ressemblait davantage.
En 2017, vous avez remporté le concours régional (Auvergne-Rhône-Alpes) d’Ateliers d’art de France dans la catégorie Création, pour un luminaire baptisé Affinités, inspiré par la faune marine. Que vous a apporté cette récompense ?
Une belle reconnaissance. Il y a eu des articles dans la presse, une mise en lumière inédite de mon travail. Cela a suscité de la curiosité et généré des ventes. J’ai pu accéder à des expositions de plus en plus prestigieuses. En 2020, ma participation au salon Maison & Objet m’a permis de franchir un nouveau palier, de monter en gamme pour toucher une autre clientèle. Le verre est un matériau qui a un prix, entre le coût de l’énergie et le nombre d’heures passées sur chaque pièce. J’ai aussi pu rencontrer des architectes d’intérieur et des décorateurs qui, aujourd’hui, proposent mes créations à leurs clients.
Vous avez débuté votre carrière au début des années 2000. Avez-vous le sentiment que le regard du public sur le verre a changé ?
Je pense qu’il est davantage reconnu en tant qu’art. Nous vivons une époque où le public me semble plus sensible et réceptif au travail de la main, en attente de belles choses. Mais en France, on est encore très loin d’autres pays comme les États-Unis, où il y a des ateliers de souffleurs de verre partout. Dans notre pays, les galeries d’art spécialisées sont encore rares. Il y a beaucoup de travail à faire pour la reconnaissance des artistes verriers français à l’international. Dans certains esprits, le verre est encore essentiellement rattaché à l’utilitaire. Mais les choses évoluent. La nouvelle génération de verriers le prouve. Quelqu’un comme Jeremy Maxell Wintrebert (JMW Studio), par exemple, a apporté un vrai vent de modernité. Cette vitalité de la jeune scène artistique me donne envie de continuer à contribuer à renouveler l’image que l’on peut avoir du verre.
Propos recueillis par Guillaume Morel
ATELIER ET SHOW ROOM
Atelier ouvert sur rendez-vous
2 rue de la tour 42410 Pélussin
Show-room L'Etonnante ouvert les Samedi et Dimanche matin de 10h à 12h30
10 Place des croix 42410 Pélussin
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